Une vie inachevée - Mark Spragg
4e couverture:
Einar Gilkynson est un homme blessé. Depuis la mort de son fils dans un accident de voiture, il mène une existence solitaire, dans un ranch délabré du Wyoming.
Mais le retour de Jean, la compagne de son fils, à qui il n’a jamais pardonné d’avoir survécu à l’accident, et de sa fille de neuf ans va bouleverser sa vie.
La présence miraculeuse de la petite Griff lui permettra-t-elle d’exorciser le passé?
Dans la lignée de L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, ce magnifique roman est une véritable ode à la nature et aux grands espaces de l’Ouest américain. C’est aussi une flamboyante histoire d’amour et de rédemption.
Une vie inachevée nous plonge dans une petite bourgade isolée au fin fond du Wyoming. Einar, un vieil homme bourru et taciturne subit sa vie depuis la mort accidentelle de son fils. Il en veut terriblement à sa belle-fille d’avoir survécu à l’accident et la tient responsable de la mort de son fils. Incapable de surpasser son chagrin, l’arrivée inopinée de Jean et de sa petite-fille Griff, dont il ne connaissait pas l’existence, viendra bousculer ses habitudes et celle de son fidèle ami Mitch. Griff apprivoisera les démons de son grand-père et réussira à percer la dure carapace qu’il s’est construit avec des années de rancœurs. Une vie inachevée est un roman sur l’importance dans notre vie de la famille et des amis. Mais surtout de l’importance du pardon qui nous permet d’avancer et d’être heureux. L’écriture de Mark Spragg est simple mais agréable. Les personnages ont des caractères bien définis et on s’attache facilement à eux. Une belle lecture de vacances pour ceux qui aiment l’ouest américain et ses grands espaces nimbés de soleil.
7/10
Extraits:
"Les bûches d’aubier craquent et se rompent dans le petit ventre du poêle, la chaleur enfle entre les planches en pin, des murs et du toit, usées par les intempéries, toute la cabane semble gémir." p. 11
"Elle baisse les mains et scrute son reflet, à quelques centimètres de sa figure. Elle souffle, la vitre s’embue, son reflet reparaît peu à peu. Il reste là devant elle, comme une sœur, pense-t-elle, juste au bout de son nez, tandis que le monde défile au-dehors. Elle entend les gens autour d’elle, les conversations chuchotées, les passagers qui bougent dans leur sommeil. Un monsieur tousse.
Elle murmure :
- Grand-père
Puis :
- Mon grand-père
Son reflet sourit. Elle ferme les yeux et tente d’imaginer l’homme qui a élevé son père. À quoi il ressemble. S’il sera capable de deviner tout de suite qu’elle est sa petite-fille." p. 87
"Les marches ne sont que des rondins coupés en deux dans le sens de la longueur. Toute la maison est en rondins. On croirait une forêt qui serait tombée et qu’on aurait empilée sur les côtés. Non seulement c’est beaucoup mieux qu’une caravane, mais c’est mieux que tous les endroits qu’elle a pu voir. C’est une vraie maison, du genre qui ne va pas s’user avant que ses habitants soient usés, eux aussi." p. 105
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Une vie inachevée, Mark Spragg, Albin Michel, Le Livre de Poche, 2005, 316p.
Je remercie et les éditions
pour m'avoir permis de découvrir cet agréable roman.
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