Dimanche poétique

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Fleur fatale

Un poème d'Emile Verhaeren

L’absurdité grandit comme une fleur fatale

Dans le terreau des sens, des cœurs et des cerveaux;

En vain tonnent, là-bas, les prodiges nouveaux;

Nous, nous restons croupir dans la raison natale.

Je veux marcher vers la folie et ses soleils,

Ses blancs soleils de lune au grand midi, bizarres,

Et ses échos lointains, mordus de tintamarres

Et d’aboiements et pleins de chiens vermeils.

Îles en fleurs, sur un lac de neige; nuage

Où nichent des oiseaux sous les plumes du vent;

Grottes de soir, avec un crapaud d’or devant,

Et qui ne bouge et mange un coin du paysage.

Becs de hérons, énormément ouverts pour rien,

Mouche, dans un rayon, qui s’agite, immobile:

L’inconscience gaie et le tic-tac débile

De la tranquille mort des fous, je l’entends bien !

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Pour connaître les participants aux dimanches poétiques rendez-vous chez Celsmoon!

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Comments

[aBeiLLe]

@Bookworm: De rien ma belle! :o)

@Mirontaine: Je ne connais pas du tout, du coup je note! (Verhaeren + Zweig, ça doit être top!)

@L'or: Pour une bonne idée, c'en est une!!!

@Mango: Oui, c'est très fort!

@Mélopée: Je butine dès que la température est au dessus de 0 :o)

[Mélopée]

On sent l'influence du printemps tout de même. Belle aBeiLLe sortira-t-elle butiner sous peu? :)

[mango]

Très beau poème!"Je veux marcher vers la folie et ses soleils"! C'est fort!

[L'or des chambre]

ça y est, moi aussi je fais désormais partie des dimanches poétiques de Celsmoon... Je trouves que c'est une très belle idée
A bientôt l'abeille...

[Mirontaine]

Tiens tiens, justement je lisais Les Prodiges de la vie de Zweig, inspiré par ce poète.