Bouquiner - Annie François
4e couverture:
À ceux qui demandent « Dis-moi ce que tu lis…? », l’auteur répond par « Comment je lis ». Couchée? Assise? Au bureau, à la maison, à l’hôtel, au restaurant, dans le métro, à l’hôpital? Pourquoi ci? Pourquoi ça? Avec ou sans marque-page? Sur les conseils d’un ami, d’un critique, d’un libraire? Des gros volumes, des opuscules? Comment classer, empiler, ranger, ne pas ranger, déranger ses livres? Déménager à cause des livres? Quel plaisir prend-on au velouté ou la finesse du papier, à la souplesse ou à la rigidité des reliures, au bruit des pages qu’on feuillette, à leur odeur? Quel rapport avec la mémoire ou l’oubli, la culture et l’inculture?
Au fil d’une cinquantaine de chapitres drôles ou émouvants se dessinent une sorte d’autobiobibliographie, de portrait d’un couple, d’une tribu amicale, d’une confrérie de lecteur dont on aime à se sentir proche.
Bouquiner n’est pas un roman mais bien une autobiobibliographie de l’auteur Annie François. Un condensé d’anecdotes de sa vie de liseuse, d’amoureuse des livres. On se reconnaît dans ce portrait de lectrice, dans cette relation avec l’objet tant chéri. Cette lecture est indispensable à toutes LCA! J’ai souligné tout plein d’extraits qui correspondent particulièrement à ma façon de voir les livres et la littérature en général, je vous en laisse quelques unes.
8.5/10
Extraits :
« Mais jeter des livres, c’est aussi déchirant que de brûler des lettres d’amour ou un cahier d’école de sa grand-mère. » p.28
« Tant qu’un lecteur n’a pas reposé son livre de plein gré, c’est un individu potentiellement dangereux. » p.74
« En matière de livres, il y a mille approches, mille accroches : un auteur, un pays, une rencontre, un genre, des circonstances, un format, une humeur, une saison, une maison, etc. Tant de chose. Tout est un prétexte. Rien n’est indifférent. » p.91
« Pourtant, que d’angoisse avec un gros livre. Je dévore le premier tiers. Puis je ralentis à l’approche du mitan du volume, ce V confortable et intime. Après tout bascule. Même si je n’en suis qu’à la moitié, il n’y a plus que l’autre moitié. Je dégringole vers le mot fin. J’essaie de faire durer. » p.150
« La lecture avait fait de moi une gamine qui préférait la solitude à la collectivité, le livre aux jeux et aux balades, aujourd’hui au cinéma ou à la télé (mais rarement à une soirée entre amis). Ça complique la vie en société. » p.166
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Bouquiner, Annie François, Seuil, Points, 2000, 198p.
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