Le temps n'est rien - Audrey Niffenegger
4e couverture:
"Je l'aime. II représente tout pour moi. Je l'ai attendu toute ma vie et à présent il est là. (J'ai du mal à m'expliquer.) Avec lui je peux contempler mon existence dans sa totalité, comme une carte, passé et futur réunis, comme un ange... [..] Tout est déjà arrivé. Tout en même temps."
Nous avons tous déjà eu cette impression d'avoir rencontré une personne quelque part avant, ou de l'avoir connue dans une autre vie... Et si c'était dans un autre temps ? Quand Henry, bibliothécaire, voit arriver Claire, une artiste séduisante, il ne peut croire à l'incroyable : ils se connaissent depuis des décennies, même s'il ne s'en souvient pas. Car Henry est atteint d'une maladie qui le propulse dans le temps. II a rencontré Claire alors qu'elle était enfant et va sans cesse partir et revenir à des époques de leurs vies respectives...
L'histoire folle et romanesque d'un amour absolu et éternel.
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J’ai tourné la dernière page de ce roman avec des soupirs plein le cœur. Quelle magnifique et bouleversante histoire d’amour! Ahhhhh que c’est beau ! Une véritable histoire d'amour avec ses hauts et ses bas, les beaux moments mais aussi les épreuves difficiles...
J’ai été profondément touchée par les personnages d’Henry et Claire, leur amour qui défie les lois du temps m’a émue aux larmes.
Par contre, je dois avouer que les 100 premières pages, j’étais un peu déroutée dans tous ces flashbacks, passé-présent-futur, mais à un certain moment, on embarque tellement dans l’histoire qu’on suit le fil sans problème.
Un roman magique ! Et n’oubliez surtout pas vos mouchoirs !
9.5/10
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Extraits :
"Autrefois, les hommes partaient en mer et les femmes les attendaient, debout sur la jetée, guettant à l’horizon l’apparition de leur minuscule bateau. À présent, j’attends Henry. Il se volatilise malgré lui, sans jamais prévenir. Je l’attends. L’attente, chaque fois, semble durer une année, une éternité. Chaque instant s’écoule lentement, transparent comme du verre. À travers chacun de ses instants, j’entrevois une infinité de moments identiques prêts à se succéder. Pourquoi est-il parti là où je ne peux pas le suivre ?" p. 13
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"Quelle ironie, franchement ! Moi qui n’ai que des plaisirs casaniers : le bonheur du fauteuil, les joies paisibles de la maison. Je n’aspire qu’aux plus humbles délices : un roman policier au lit, l’odeur des longs cheveux roux et or de Claire au sortir de la douche, une carte postale d’un ami en vacances, le lait qui se dilue dans le café, la douceur de la peau sous les seins de Claire, la symétrie des sacs de courses posés sur le comptoir de la cuisine, attendant d’être vidés. J’adore flâner dans les allées de la bibliothèque quand les usagers sont rentrés chez eux, effleurer la tranche des livres. Voilà les choses qui me criblent de nostalgie quand les caprices du Temps m’en privent.
Et Claire, toujours Claire. Claire au matin, hagarde, les yeux bouffis. Claire qui plonge les bras dans la cuve à papier, ressort le moule et le secoue, le secoue, pour brasser les fibres. Claire qui bouquine, ses cheveux tombant en rideau derrière le dossier du fauteuil, qui enduit de baume ses mains rouges et crevassées avant d’aller se coucher. La voix basse de Claire à mon oreille, souvent.
Je déteste être là où elle n’est pas, quand elle n’y est pas. Et pourtant, je suis sans cesse en mouvement, et elle ne peut pas suivre." p. 15-16
Une lecture commune avec MyaRosa et Choupynette !
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Le temps n’est rien, Audrey Niffenegger, J’ai Lu, 2006, 521p.
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